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Les chroniques de l'impossible
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Les chroniques de l'impossible

VIP-Blog de usus
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  • Créé le : 02/02/2010 05:56
    Modifié : 12/02/2014 14:39

    Garçon (64 ans)
    Origine : Toul
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    LE DERNIER VOL FIN

    28/03/2010 06:43

    LE DERNIER VOL FIN


    pour toi lecteur la fin de cette terrible histoire

    Draïn

     

    Depuis le départ de Vallys, le village vivait au ralentit, baigné dans une léthargie peuplé d’incertitude. Tous ressentaient la crainte des anciens mais rares étaient ceux qui savaient. Le conseil, avait écouté et suivi l’avis de Draïn. Il fallait garder le plus grand secret sur l’origine du mal endémique qui menaçait la vie de tous. Bien sur, chacun vaquait à sa tâche. Bragam rejoignit les pécheurs sur le grand fleuve. La saison n’était pas terminée. Le conseil entier attendait des nouvelles de Vallys jour après jour, semaine après semaine. Mais c’est Nira qui souffrait le plus de la situation. De caractère intuitif et passionné, elle était perpétuellement déchirée entre le drame de la séparation, le quasi isolement de son enfant et le souvenir de la nuit magique qu’elle avait vécu. L’absence de Bragam en était d’autant plus lourde. La jeune femme, les yeux remplis de larmes, passait des heures à regarder par la fenêtre de la hutte ou l’enfant reposait. Malgré la force de l’instinct maternelle qui la poussait à entrer et prendre son fils dans ses bras, elle ne possédait pas se supplément de courage qui lui aurait permit de transgresser les ordres formels du conseil. Puis un jour, un événement étonnant se produit. Le crépuscule habillait le village et les collines de violet et de pourpre. Draïn goûtait l’air du soir  devant la hutte. Le calme et le silence figeaient l’heure. Le vieil  homme, tout à sa méditation, ne ressentit pas tout de suite l’impression de chaleur. Petit à petit, l’air devenue plus concentré, se mit à vibrer en ondes larges et lentes. Les bruits habituels, témoignage de la vie du village, ne lui parvenait qu’au travers d’un filtre ouaté. Alors, il entendit distinctement la voix de Vallys mais cette voix lui parvenait de l’intérieur de son cerveau, lointaine, cristalline. Il ne put retenir chaque mot du message mais il sut reconnaître leur importance. Vallys voulait lui faire savoir qu’il était toujours vivant et actif. Qu’il avait découvert un certain nombre d’éléments susceptibles de lever le voile sur l’énigme qui paralysait la vie du clan. Mais il comprit également que Vallys se trouvait en difficulté et dans l’impossibilité de quitter un endroit sombre et lointain. Puis le contact se rompit et tout redevint simple et banal. Draïn, abasourdi par le phénomène, mit un certain temps pour prendre la mesure de la situation. Il pouvait jurer qu’il avait reconnu la voix de Vallys mais était ce réellement Vallys qui lui parlait ? Et par quel mystère, quel étrange pouvoir il serait parvenu à entrer en contact avec lui. Malgré son penchant naturel pour le doute, il se sentait de plus en plus persuadé que Vallys avait découvert un moyeu de communication. Il décida de prendre cette explication au sérieux. Il fallait à présent informer le conseil le plus tôt possible.

    Dans la hutte commune, le conseil rassemblé au grand complet entendit longuement le récit de Draïn. Les palabres durèrent une bonne moitié de nuit mais une décision fut prise. On irait rechercher Vallys. On rassemblera une quinzaine des meilleurs chasseurs du clan auquel on joignit autant de femmes. Les bâtons de puissance qui reposaient depuis des siècles au sanctuaire de la colline furent ressortis. Personne n’avait jamais vu les mythiques bâtons. Au moment de s’en saisir, tous furent impressionnés par la magie et la puissance de ces armes. Certes, ils en connaissaient l’existence au travers des légendes, des chants rituels mais s’était la première fois qu’ils les détenaient dans leurs propres mains et étaient sensés s’en servir. On se chargea d’un mois de vivres et la colonne se mit rapidement en marche.

    Dans le village, le départ des hommes fut ressenti comme la fin d’une période de paix. Rien n’allait plus. Les gestes de la vie quotidienne n’avaient plus aucun sens. On remplaça Draïn par un vieillard à la garde de l’enfant. Mais la discipline se relâchait. Ainsi, Nira réussie-elle à pénétrer dans la hutte en attendrissant le gardien. Débordante d’amour, Nira put enfin serrer son fils dans ses bras. Elle prit vite l’habitude de ces retrouvailles et passait quotidiennement de longues heures en sa compagnie, goûtant enfin ce bonheur tant désirer.

     

    *

     

    Krho, en vieux pisteur, sut reconnaître et interpréter les imperceptibles signes qu’avait laissé Vallys tout au long de la piste. La colonne avançait vite. Draïn savait que sur la première partie du voyage, ils ne rencontreraient aucune difficulté particulière mais au-delà des terres connues, le contact avec les démons serait inévitable. Il leur faudrait affronter les monstres et défendre chèrement leur peau. Tant de questions restaient en suspens. Les hommes et les femmes peu habitués aux combats trouveront ils le courage d’affronter l’adversaire? Les bâtons de puissance seront-ils aussi efficaces que le prétendait la légende? Où se trouvait Vallys exactement? Toutes ces interrogations taraudaient le vieil homme mais il ne pouvait par se permettre de laisser transpirer ses inquiétudes. Rien de devait entamer la ferme résolution qui guidait la colonne depuis le départ. Cette course vers l’inconnu s’avérait suffisamment éprouvante.

    Les gents des Gordorohts atteignirent l’orée de la forêt du Proho Sakaal après trois semaines de marche laborieuses. Petit à petit, l’étrange atmosphère du pays de Tyhres ralentit leur progression en érodant le courage et la volonté des plus sensibles. Seul, l’opiniâtreté  de Draïn leur permis de continuer la route vers l’inconnu.

    Le choc eut lieu en traversant une petite clairière juste avant la rivière sans nom. Le gros de la troupe, resté à couvert, observait la progression prudente des deux éclaireurs. Venant de nulle part, deux jiinns fondirent sur les hommes. Les puissants rostres, véritables outils de guerre, coupèrent littéralement leurs victimes en deux rejetant les corps baignés de sang sur les rochers. Dans les rangs de la horde, un vent de terreur fit reculer les hommes. Tous regardaient le ciel où tournoyaient douze jiinns, glissant lentement sur leurs ailes immenses, prêt à poursuivre l’œuvre de destruction qui était commencé.

    Draïn prit la parole « Mes amis voici venu l’heure du combat. Nous allons affronter ces démons comme l’ont fait nos ancêtres par le passé. Nous allons leur montrer que la race de Gordoroht n’est pas faite de lâches. Nous avons reçu les bâtons de puissance en héritage, c’est le moment de les faire parler. En avant peuple de Proïha et que les dieux renforcent vos bras et vos cœurs ! »

    Les hommes se ruèrent dans la clairière, galvanisés par les harangues de Draïn et les hurlements de guerre de Krho. Ils firent cercle au centre et mirent en action les bâtons de puissance. Les jiinns tournèrent encore quelques secondes dans les airs puis piquèrent en escadrille sur le groupe. Les premières langues de flamme bleue ratèrent leur cible par manque d’expérience mais très rapidement, le tir se fit plus précis. Dans un bruit de déchirement, un démon touché à l’aile fut déséquilibré et perdant de l’altitude, fini son vol en vrille et s’écrasa sur la  première rangée d’arbres. Les femmes, restées à l’abri de la forêt, l’achevèrent à coup de pieux. L’affrontement fut d’une rare violence. Les démons utilisèrent la voix pour terroriser l’adversaire. A chaque assaut venu du ciel, un long cri strident perçait les esprits tel des lames d’acier acérées et glaçait le sang. Couché sur le dos, la jambe ensanglantée, Lirrio s’occupa des deux démons qui, resté au dessus de la clairière, surveillaient la bataille et traquaient les isolés qui représentaient des proies plus faciles à abattre. Le tir, d’une précision implacable neutralisa les grands jiinns. Des monstrueuses carcasses disloquées sur les rochers coulait un liquide épais et jaunâtre à l’odeur pestilentielle. Des bourrasques de vent laminaient la zone du combat, rendant plus difficile les assauts répétés des démons. Les hommes défendaient leur position avec rage mais les blessés, de plus en plus nombreux affaiblissaient leurs rangs. Le soir approchait et avec lui, l’incertitude de la victoire. Draïn rassembla trois de ses compagnons encore valides pour se concentrer sur chaque jiinns individuellement et l’un après l’autre. La tactique se montra payante. Les grandes chauves souris, touchées par trois éclairs bleus en même temps s’écrasaient au sol pour le compte. Après deux heures de combat intense, la horde qui avait subit de lourde perte, regarda s’enfuir les deux derniers démons rescapés de la bataille. Alors, un calme de mort recouvrit la grande forêt. Les combattants, épuisés, s’écroulèrent à même le sol. Ils ne parvenaient pas à réaliser qu’ils avaient vaincu les grands démons. Ils fixèrent longtemps le ciel bien après la nuit noire.

     

    **

    Vallys, allongé sur le sol de la cuvette se remémorait le message qu’il avait tenté de faire parvenir à Draïn au travers de l’esprit de Kraal. Draïn avait il reçu le message ? Avait il pris la bonne décision au sujet de l’enfant ? Rien n’était moins sûr. Il se passait quelque chose. Depuis deux jours, il ne recevait aucune visite dans la cuvette prison. Les cavernes semblaient vides de leurs habitants. Aucun mouvement. Il décida d’attendre encore une journée et de tenter enfin une sortie. Rien ne le retenait plus ici sinon sa condition de prisonnier. Il se sentait assez fort pour tromper son gardien, habitué à son apparente inertie. Il rechercha un sommeil réparateur en attendant de mettre en œuvre son dangereux projet.

    Karabakh Kha, au retour des rescapés de la bataille, sut que la situation était critique. Les maîtres des aires, de retour au djïorm s’écroulèrent sur le sol, le corps couvert de brûlures diverses et le sentiment de puissance total largement entamé. A présent, le grand jiinns savait que les hommes encouragés par cette victoire ne s’arrêteraient par là. Il savait également que la marche du destin avait changé de direction. Que les gents de Proïha, héritiers de leurs lointains ancêtres, s’étaient hissés à la hauteur des grands peuples en surmontant leur peur. Bien sur, il y aurait d’autres batailles. Peut être les jiinns en remporteraient quelques unes mais la roue du destin tournait, inéluctable. Karabakh Kha convoqua horro. Il restait un espoir de réussir l’œuvre de survie.

    « Depuis très longtemps, tu fournis notre race en nourriture fraîche. Je ne t’ai jamais posé de question sur l’origine des humains qui nous nourrissent. D’où viennent-ils et par quels moyens ? »

    « Maître il existe sur la côte nord de notre territoire une petite crique au centre des havres pourpres. Il y à bien longtemps de cela, une grande nef venue d’un monde de l’autre côté de l’océan y mouilla pour déposer un groupe d’humains. Le maître de la nef les abandonna et reprit la mer. Ce fut notre premier ravitaillement venu d’ailleurs. Les hommes de la vallée ayant presque totalement disparu. Par la suite, j’ai passé un marché avec Pophryte, le maître de la nef. Il nous ravitaillerait régulièrement en échange, je lui ai garantie la sécurité sur notre territoire ainsi que le droit de se procurer de l’eau douce. »

    « Je soupçonnais cette situation mais loin de moi l’idée de te blâmer, ton pourvoyeur nous rend bien service et je croie qu’il peu encore nous être très utile. Nous venons d’essuyer une grande défaite. Il est temps d’en tirer les conséquences. Le conseil des douze est presque entièrement décimé mais nous tiendrons conseil malgré tout. Dés cet instant, tu rejoins le conseil, tu en a le mérite. Nous avons de grandes décisions à prendre. »

    La grande salle souterraine abritait les douze stèles disposées en demi cercle et l’éperon central, symbole de la puissance du maître. Seules, quatre stèles étaient occupées par les deux rescapés de la bataille ainsi que deux jiinns élevés au rang de membres du conseil dans l’urgence. Ce fut un conseil de guerre. Les grands démons palabrèrent plus de trois heures. Ils firent le point de la situation. Préparèrent la contre attaque qui devait stopper l’avance de leur ennemis et surtout prirent une décision exceptionnelle. L’enfant n’était plus en sécurité au village des hommes. Il fut décidé qu’il quitterait le territoire sur la nef des étrangers. Un pacte serra signé avec Pophryte pour garantir sa survie. Yoth Sothot se chargera de cette mission vitale.

     De retour dans sa caverne, Karabakh Kha ressenti tout le poids des événements. Il savait qu’à terme, les hommes auraient le dernier mot. La puissance des jiinns reposait sur la terreur légendaire qu’ils inspiraient mais ce peuple avait su surmonter deux millénaires de croyance aveugle. Les jiinns vivraient bientôt leurs dernières heures. O ! bien sur il devait garder sa prophétie secrète. Il était le maître, le timonier qui les dominait tous dans la vallée de Tyhres et il en serra toujours ainsi.

    **

     

    Nira fuyait, l’enfant dans les bras. Elle avait réussie. Réussie à convaincre le vieux Tallus, réussie à l’attendrir, usant de toute sa fibre maternelle pour l’émouvoir. Et puis le vieux Tallus n’était plus en état d’autorité, il avait cédé. A présent, Nira fuyait, la peur au ventre. Elle était incapable de dire où. Elle avait prise d’instinct la route du nord sachant que le groupe était parti vers l’est. Et puis voilà trop longtemps que les hommes décidaient, non, lui imposait ce qu’elle devait faire ou ne pas faire. Que pouvaient ils comprendre les hommes du déchirement cruel de la séparation d’une mère et de son enfant. Les hommes et leurs secrets comprenaient ils seulement qu’elle ne supporterait plus jamais d’être étouffée au milieu des siens. Les siens, pouvait elle encore les reconnaître comme les siens après ce qu’il s’était passé au village ? A présent elle marchait sous la lune bleue qui donnait au paysage aride, des allures de mauvais rêves. Elle eu une pensée, alors qu’elle marchait sur une esplanade de roches plates pareille à une chaussée encadrée de murailles. ‘La chaussée des géants’. Noyée dans un silence de mort, le son de ses pas lui glaçait le sang. Il fallait avancer et encore avancer. Depuis combien de temps progressait elle sur la chaussée ? Elle ne savait pas mais ce qu’elle devinait c’est qu’il fallait quitter ce sinistre découvert au plus vite. Elle pris soudain conscience de la folie de sa fuite. Qu’allait il leur arriver ? Qu’allait il arriver à l’enfant ? Où le mettre en sécurité ? Elle ne savait pas ce qu’elle faisait mais elle avait décidé de fuir et elle fuyait. Et puis pourquoi Vallys avait il quitter le village six mois plus tôt ? Pourquoi les hommes et les femmes du groupe l’avaient ils suivi ? Ils considéraient tous son enfant comme un danger. Son enfant aux grands yeux noirs qui se lovait contre son sein, loin de la méchanceté des siens. Ils étaient tous devenus fous. Bragam lui avait dit un jour qu’au nord, au-delà du défilé de Lynch, il y avait la fin des terres et le grand et mystérieux océan où se jetait le fleuve. Bragam connaissait les havres pourpres. La bas, loin du monde elle trouverait de quoi se cacher de la fureur des hommes. Tel fut son credo sur le chemin qui la menait au défilé de Lynch.

     

    **

     

    Devant le maître de la vallée, Vallys vit immédiatement le changement dans le regard de Karabakh Kha. Changement qu’il ressentit également dans son discours.

    « Voilà à présent six lunes que tu est parmi nous Vallys fils de Tryam. Tu est doué d’une intelligence affûtée aussi as tu parfaitement compris le but de notre quête. Tu sais l’importance que représente l’enfant pour l’avenir de notre race. De mon côté, je croie pouvoir définir le sens exact de ton voyage. Bien sur, l’énigme de l’enfant motive ta venue dans la vallée de Tyhres mais permets moi de penser qu’au plus profond de toi, la raison de ton voyage est toute autre. Tu as de l’ambition. La puissance et les connaissances qui te manquent, tu es venu les chercher auprès de notre race. Si tu analyses bien la situation, tu te rendras vite compte que cet enfant représente à la foi l’avenir des jiinns mais également une formidable avancée dans l’évolution des connaissances humaines. Cette enfant est la réponse la plus complète à toutes les questions qui taraude ta curiosité. Les hommes de ton clan approchent. Je te propose un marché. La vie de l’enfant contre la tienne et le droit de rentrer sain et sauf pour les tiens. »

    Vallys prit le temps de la réflexion avant de formuler sa réponse. Au contact des démons, il avait comprit comment domestiquer et utiliser à son profit les esprits les plus forts, il avait déjà trouvé tout ce qu’il était en droit d’apprendre, tout ce qu’il espérait découvrir, ce qui représentait ses rêves les plus fous avant son départ.

    « Les hommes de Gordoroht sont fières et courageux, s’ils ont donnés ces qualités à l’enfant de Nira, les jiinns ne lui ont apportés que le goût du meurtre et de la cruauté. Je ne permettrai jamais de laisser un tel fléau corrompre notre race serais-ce au prix de ma vie. »

    « Dommage humain, j’ai un certain respect pour ton courage mais tu n’a pas compris. A partir de maintenant, tes jours son comptés. Nous n’avons plus rien à nous dire. »

    Vallys lut une impression de grande fatigue dans le regard de  Karabakh Kha. La réalité s’échappait comme au terme de chaque entretien avec le maître de la vallée. Mais à cet instant, Vallys sut que s’il devait tenter quelque chose, c’était à cette minute précise. Il rassembla dans son esprit tout ce qu’il avait accumulé de volonté depuis des mois et fort de sa décision plongea son regard dans les deux puits d’or. Depuis longtemps, il espérait et redoutait cet instant. Au début, il eu l’impression de se heurter à une muraille infranchissable. Il se trouvait fourmi minuscule dans un maelström d’ambre liquide. Puis le rideau s’entrouvrit. Au fond d’un esprit tout puissant, une vague d’étonnement fut vite remplacée par une onde de rage à l’état pure. La douleur pareille aux rouleaux d’une mer déchaînée lui frappait le cerveau, ressac effritant sa volonté. L’affrontement s’avérait mille fois plus violent que tout ce qu’il avait imaginé. La caverne avait disparue. Il n’existait que ce brouillard lumineux d’or en fusion qui le consumait de l’intérieur. Puis la voix profonde à l’unisson de la douleur. « Pauvre insecte, qu’espères tu ? Tu n’existes déjà plus. » Vallys décrochait petit à petit. Il glissait de plus en plus rapidement sur une pente vertigineuse vers un néant qui le réduisait à l’état primaire. Au centre de ce cauchemar, des visages le fixaient. Les yeux connus, des bouches semblaient lui hurler des paroles qu’il ne cherchait même pas à entendre. Draïn, le visage de Draïn et dans le tourbillon, les autres de la tribu mais que voulaient ils lui dire ?

    « Accroches toi, tu ne dois pas chuter, résiste, résiste, résiste…… »

    La horde, de l’aide, il n’était pas seul. Il vit de nouveau les prunelles sombres dans les orbites d’or mais la force revenait doucement. Alors, il hurla sa rage et perfora la force antagoniste. Le mur se fendit. L’animal reculait. Son esprit perdait irrémédiablement de son emprise. Vallys maintint sa pression les yeux rivés dans ceux du démon malgré la douleur. Il fit passer dans l’intensité de ce regard, tout ce qu’il était capable de cumuler de rage, de désir de destruction. Dans les yeux du grand jiinns, la colère violente fit place petit à petit au désespoir puis à la soumission jusqu'à l’extinction de toutes lueurs de vie. Le grand corps roula sur le côté, inerte. Vallys prit le temps de savourer sa puissance nouvelle.  

     

    ***

     

    Un air salin balayait le visage de Nira. Devant elle le grand océan étalait sa splendeur à l’infini. Jamais le couché du soleil n’avait été plus solennel dans son calme nacré, pailletant la mer de diamants et d’opales. A quelques encablures de la côte, la nef aux voiles noires, majestueuse, semblait endormie. Sur la droite, un groupe d’hommes assis, terrorisés, n’espérait plus rien de l’existence. Nira se dirigea vers la chaloupe échouée. Pophryte et ses hommes la regardait approcher. « Emmenez moi avec vous, je vous en supplie. » Nira était à bout de force.

    Pophryte lui soutint le bras et l’installa dans la chaloupe. « Mais nous sommes là pour toi Femme de Proïha. Tu n’as plus rien à craindre. »

    Sur les hauteurs des falaises qui surplombaient les havres pourpres, Yoth Sothot regardait la nef s’éloigner à l’horizon. Les voiles sombres de la nuit océane emmenaient les voyageurs vers d’autres destins aux cris des grands oiseaux de mer. Il savait que le maître était mort mais l’enfant vivrait.

     

    ****

     

    Voici comment les choses se passèrent au pays oublié. Les grands démons ont disparu, victimes de l’érosion du temps. L’enfant, héritier de leur immortalité traversa d’autres époques, vécu d’innombrables histoires d’hommes pour devenir trois mille cinq cents ans après le premier capitaine des forces luttant contre l’invasion turque d’un pays qu’on appelait Transylvanie sous le nom de Vlad Dracul où sa cruauté laissa des traces indélébiles. Il fini sa fabuleuse existence lors d’un séjour en Angleterre sous les coups d’un certain Jonathan Harker. Mais ceci est une autre histoire.







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