Voici la suite du dernier vol ! bonne lecture public chéri !
USUS
Karabakh Kha
Le djïorm était déserté depuis longtemps. La vaste solitude souterraine ne résonnait plus comme autrefois des mille bruissements d’ailes et des cris lugubres des grands jiinns. Tous le savaient, la prophétie se réalisait au long des siècles, irrémédiablement. Karabakh Kha, le maître des destins le savait depuis toujours, la longue lignée des jiinns dépérissait. La grande race puissante, détentrice de l’immortalité n’était plus que l’ombre d’elle-même. Toutes les sources de vie étaient épuisées aux appétits féroces des jiinns. Les humains en premiers, jadis si nombreux dans les terres sombres ne versaient plus leur sang aux dents effilées des grands démons. Les primates ensuite furent chassés et décimés sur l’autel des appétits. C’est à cette époque que les transformations cessèrent. Les grandes chauves souris ne possédaient plus les ressources suffisantes pour prendre apparence humaine. Dans sa caverne, Karabakh Kha ruminait sa détresse. Il étira son grand corps velu et changea sa position. L’air viciées, chargé de l’effluve des chaires mortes lui convenait parfaitement. C’était l’heure des décisions sans retour. Il n’avait que trop attendu, mûrissant sa pensée depuis des décennies. Il avait enfin décidé de réveiller l’antique prophétie. Le temps de l’action était venu. La grande race devait vivre quitte à bouleverser l’essence même de la vie.
Karabakh Kha convoqua les douze maîtres des airs et pris la parole.
« Vous, seigneurs des ténèbres vivez dans l’ombre de votre gloire. Vos compagnons ont perdu leur puissance et chaque jour qui passe détruit un peu plus notre confiance. Le suc de la vie a disparu de notre territoire et petit à petit notre peuple meure. Il est temps de réveiller votre mémoire et de vous souvenir de la prophétie de vos pères. Notre race ne peut renaître que du mariage du sang. Je cite pour mémoire la kalahte de borotyryl. « Quant passeront les nuées du temps, quant la vigueur des Tarsces et de Ghodroz sera usée par les limites de la terreet du ciel, quant l’espoir aura quitté les rives de notre destin, alors de l’union des jiinns et des humains naîtra la race des conquêtes. Les fils de Draal retrouveront leur fierté et leur place dans l’harmonie de l’univers. » Les humains nous rendrons cette vitalité qui nous fuie. L’ordre nouveau est en marche dans la grande spirale des temps. Nous devons lancer la mutation qui va marquer le renouveau de notre race. Demain, les douze maîtres des airs, les seigneurs des éléments se réunirons pour désigner celui qui accomplira l’œuvre de salut. L’élu partira à la recherche d’une mortelle capable d’enfanter le représentant de la nouvelle génération des jiinns. L’avenir appartiendra aux fils de Draal. » Ainsi parla Karabakh Kha et le choix se porta sur Yoth Sothot le plus puissant des jiinns.
***
Nira fit un songe. Dans la douce chaleur de la hutte, son esprit vagabondait loin de cette nuit d’automne. Le fils qu’elle allait offrir à Bragam lui tendait deux petits bras potelés. Derrière ses lourdes moustaches, le père de l’enfant souriait au village rassemblé pour fêter la naissance. Le visage de Nira détendue et serein exultait du bonheur simple et complet de la maternité.
Yoth Sothot tournait encercles concentriques au dessus du village, ses vastes ailes déployées et quasiment immobiles. Dans leurs dérisoires huttes de bois, les humains dormaient. Le village respirait dans la quiétude de la nuit. Le grand démon glissait sur l’air, passant et repassant très haut dans les nimbes. Rien n’échappait à son œil dans ce village d’hommes immobile sous les rayons lunaires. La nuit précédente, il avait rapidement repéré la femme grosse. Il su immédiatement qu’il avait trouvé celle qui serait la plus apte à recevoir le premier représentant de la nouvelle lignée des jiinns. A présent, il avait hâte d’accomplir l’acte qui devait donner à son nom l’immortalité des légendes. Il se posa en silence entre les constructions et opéra sa transformation. L’ombre de gaz pénétra dans la hutte.
Nira ressenti sur sa peau la caresse du velours. Son rêve éveillé s’estompait laissant la place à une grande quiétude. Tout son corps se détendit. La sensation la surprit mais elle n’était pas effrayante. Au contraire, chaque parcelle de sa peau devint réceptive. La jeune femme pressentie inconsciemment une vague promesse de plaisir physique. Ses seins devinrent durs et sensibles. La lente et soyeuse caresse descendit sur son ventre et pénétra dans son intimité. Sans prévenir, l’orgasme la cloua sur sa couche. Un volcan de plaisir la submergea. Elle perdit presque conscience, subissant les vagues orgasmiques les unes après les autres, combien ? Elle n’aurait pu le dire cinq, dix peut être. La tension de son corps ne se relâchait pas, la maintenant en permanence au plus haut de cette extraordinaire extaseJamais la possession d’un homme ne l’avait conduit à un tel sommet. Le temps ne comptait plus. Rien ne comptait plus, que le plaisir a l’état pur porté par cette vague irradiante qui faisait tressauter son corps et projetait son esprit loin, si loin dans les nimbes d’ailleurs.
Au petit matin, un trait de lumière lui rayait le visage. Tout son être baignait dans un total relâchement. De toute sa jeune vie, elle n’avait jamais éprouvé cela. Le souvenir de la nuit était encore si présent. Ca capacité d’imagination était complètement dépassé par la puissance de la réalité. Elle ne comprenait pas. Que s’était il passé ? D’où venait ce bonheur. Elle n’avait rien cherchée, rien provoquée. Elle resta un long moment allongée sans bouger, se raccrochant à la moindre parcelle de souvenir de la magie de la nuit. Son esprit était partagé entre le fait d’accepté la situation telle qu’elle s’était déroulé et tenter de comprendre pourquoi elle avait vécu une nuit aussi incroyable. Alors, petit à petit elle prit conscience que quelqu'un pouvait avoir tout décider. Décider de la choisir, de l’honorer mais pour quelle mystérieuse raison ? Et pourquoi elle ?
Les dieux ; seuls les dieux ont le pouvoir d’honorer ou de punir les hommes. Leur volonté ne souffre pas de justification. Ils avaient agis dans le secret de la nuit. Nira réfléchi longtemps sur l’attitude a adopté. Ce qui venait de se produire allait bouleverser sa vie. Désormais elle ne pourrait plus oublier. Elle prit la décision de garder pour toujours au plus profond de son être le secret de sa merveilleuse aventure. Elle se rendormie souriante et apaisée.